samedi 21 février 2015

29/11-02/12 Copacabana - lac Titicaca



Nous quittons donc la folle capitale de La Paz pour aller nous aérer au bord du lac Titicaca. Il y a 4 heures de route pour atteindre Copacabana qui n'a rien à voir avec la fameuse plage de Rio de Janeiro ! Pour arriver à Copacabana, nous devons à un moment quitter le bus, prendre un petit bateau de fortune et mettre le bus sur un bac pour traverser un bout du lac. On n'est pas très rassurés de devoir laisser nos affaires dans ce bus !


Nous logeons dans la rue principale à l'Hôtel Center pour 60Bs/7,70euros la nuit, dans une chambre simple mais propre avec salle de bain privée. Comme partout en Bolivie, on retrouve le fameux système de douche électrique pas très rassurant niveau sécurité et rarement efficace pour obtenir de l'eau chaude !
Copacabana est une petite ville très touristique sans grand intérêt avec une rue principale qui mène vers le port bordée de restaurants de moyenne qualité et de stands d'artisanat assez chers. En fait, c'est juste le point de départ pour l'Isla del Sol et l'Isla de la Luna (l'île du soleil et l'île de la lune), sur le lac Titicaca. On passe donc la fin d'après-midi à trouver un billet de bateau pour le lendemain et à observer la nuit tomber sur le lac depuis le toit-terrasse d'un café du port en sirotant une bière. Pour le dîner, on opte pour un des nombreux kiosques qui s'alignent sur le port. Il proposent tous les mêmes plats, notamment la truite du lac, la fameuse "Trucha", plutôt grasse mais bien parfumée.

Faut avoir confiance quand-même !

Fin de journée sur le lac Titicaca

Le lendemain à 8h, nous partons donc pour 3 jours/2 nuits sur l'Isla del Sol. Il y a environ 2h de bateau pour atteindre la partie Sud de l'île.


Une grand-mère et sa petite-fille s'endorment

Nous débarquons sur l'île, nous payons la taxe touristique de 10Bs et grimpons les marches du chemin des incas pour trouver un logement car toutes les maisons sont sur les hauteurs, à flanc de colline. Nous sommes interpelés à mi-chemin par une habitante qui nous propose une chambre avec salle de bain et petit-dèj pour 120Bs/15 euros la nuit. C'est cher pour la Bolivie mais c'est pas cher pour Isla del Sol alors pas la peine de chercher plus haut avec nos sacs à dos sous le soleil qui commence à cogner, nous installons nos affaires ici ! Finalement, c'est vraiment pas mal ce qu'on a trouvé puisqu'on est tout seuls chez cette habitante, la chambre et la salle de bain sont nickels et la vue est vraiment chouette. On sent qu'on va pouvoir se reposer ici loin de la ville et dans cette pure campagne bolivienne.
On comprend vite que la vie sur l'île est très rustique puisque c'est notre hôtesse qui va chercher elle-même l'eau à la fontaine du chemin des incas pour remplir ses bidons et les remonter à l'auberge aidée de ses ânes. Elle remplira ensuite le grand réservoir sur le toit qui sert pour les douches et les WC. Alors on essaie d'économiser l'eau.

Vue depuis la chambre

Manu sur le balcon de la chambre !

Toujours depuis la chambre, vue sur le lac et les montagnes

Artisane exposant ses produits de fabrication locale

En fin d'après-midi, on se décide enfin à bouger et on part se balader vers le Nord dans le but de grimper au sommet de l'île pour le coucher de soleil. Finalement, on marche près de 2h à travers les cultures en terrasse et les petits villages d'abord en suivant un chemin puis complètement hors des sentiers battus. On ne croise que des locaux qui rentrent leur bétail ou ramènent leurs ânes ou leurs lamas à la maison et on est vraiment libres de circuler où on veut puisqu'il n'y a pas de clôture, c'est génial ! On se pose un petit quart d'heure seulement au sommet parce qu'il ne fait pas bien chaud et il y a beaucoup de vent là-haut. Mais c'est revigorant, on en prend plein les poumons et les yeux, ça fait du bien.
On rentre la nuit tombée, on se perd un peu pour retrouver notre auberge, on est surpris par cette obscurité brutale et tout est fermé. Après avoir beaucoup erré, on réussit finalement à trouver un petit resto où la cuisinière bolivienne nous fait du local, c'est-à-dire "trucha" ou poulet frit avec riz et patates.

Cultures en terrasse



Ciel orageux à l'approche du premier village


Au sommet de l'île, on se caille !


Le jour suivant, on décide d'aller au Nord de l'île. Il y en a pour au moins 3h à monter et descendre en suivant le relief du chemin. D'ailleurs, on perd vite le chemin et encore une fois on se retrouve au milieu des champs ! On arrive bien fatigués au port du Nord où par flemme de faire le trajet inverse, on prend un bateau pour retourner au Sud !




Isthme au centre de l'île


Ça y est, on a retrouvé le chemin !
 
Le dernier jour, c'est grasse matinée avant de prendre le bateau de retour vers Copacabana. On se balade un peu sur le port et dans la ville puis à 18h, on monte dans le bus de nuit qui va nous mener à Cuzco au Pérou.

 Basilique Notre-Dame de Copacabana ("Nuestra Señora de Copacabana"), 1550

jeudi 25 décembre 2014

26-29/11 Retour à La Paz - Route de la mort jusqu'à Coroico



Nous arrivons à La Paz après un long trajet de 13h avec deux bus qui nous a parût interminable mais ça y est nous sommes de retour à La Paz. Nous retournons dans l'auberge Bash&Crash avec ses hippies argentins et sa douche froide ! L'après-midi nous sert à faire tous nos achats de souvenirs, écharpes, bonnets, trousses, stylos, tapis... 

Le lendemain, c'est parti pour la route de la mort à VTT ! Cette route de montagne vertigineuse était empruntée par des camions avec un taux d'accidents énorme, ce qui lui a valu ce nom. Aujourd'hui, une route plus sûre a été construite et la "Ruta de la muerte" est réservée aux VTT pour le tourisme. Nous partons en minibus pour atteindre "La Cumbre" (le sommet) à 4640m d'altitude. C'est ici que nous enfilons notre équipement, coudières, genouillères, pantalon et veste, casque et gants.


L'itinéraire de la route de la mort


La GoPro vissée sur le casque de Manu, nous commençons par une heure sur la route bitumée dans un beau paysage de montagne. C'est génial, on roule plutôt vite et nos vélos sont très sûrs.









Nous reprenons ensuite le minibus pour 8km de montée, nous payons le droit d'entrée à la route et nous rentrons dans le vif du sujet pour 3h de descente sur un chemin de caillasses pas très large avec une centaine de mètres de vide sur notre gauche. Plus nous descendons, plus il fait chaud et humide et plus la végétation se densifie pour devenir de la vraie jungle. Nous arrivons près de Yolosa et sommes emmenés en minibus jusqu'à un hôtel où nous attendent un buffet (dégueulasse !) et une piscine. Émilie aurait préféré faire le même trajet à l'arrière d'un pick-up mais tout le monde a adoré cette aventure, surtout Manu qui était tout fou sur son vélo ! Après le déjeuner et la baignade, le minibus nous dépose là où nous devons trouver un taxi ou un bus pour Coroico. Ce n'est pas chose facile, nous attendons une bonne heure sans que rien ne se passe. Nous trouvons finalement un taxi après plus d'une heure d'attente et nous arrivons à l'hostal El Cafetal. Petite piscine, terrasse, jus de fruits frais, super bon resto et chambre avec vue sur la vallée pour 100$Bs/11,60euros avec salle de bain et eau chaude. Parfait ! On passe donc une excellente nuit mais le lendemain c'est la pluie qui nous réveille dans un paysage brumeux.


Vue de la chambre le lendemain matin



Vue sur Coroico un peu plus tard

Nous retournons en centre-ville pour attraper le minibus qui nous ramènera à La Paz. Les trois filles ont un peu de bide en vrac et il faut encore qu'on attende un moment le départ de ce minibus. C'est pas toujours facile les vacances !

On attend encore et encore

Nous voilà de retour à La Paz au bout de trois heures de route sous la pluie et il a fallu parler avec le chauffeur en espagnol pour ne pas qu'il s'endorme sur les routes de montagne !
Nous repassons une nuit au Bash&Crash et le lendemain matin à 4h, Chloé et Coralie nous quittent pour retourner en France. Merci les filles pour tous ces super moments passés avec vous dans le pays des lamas, de la musique et de la mal-bouffe !

Le soir, avec Manu, nous nous rendons au Hallwright's, le bar à vin de nos amis australiens Joshua et Kathryn, rencontrés au Chili. Ils sont de retour en Bolivie après leur périple en Amérique Latine et avant de rentrer dans leur pays, pour fêter la première année d'ouverture de leur super bar. On y déguste un excellent vin argentin, du saucisson de lama et du brie et surtout on a l'immense plaisir de discuter avec nos Aussies préférés qui nous avaient manqué. We miss you lovely Aussies ! XXX


Toujours aussi sympas ces deux-là !

Le jour suivant, nous prenons un bus pour Copacabana. Non, ce n'est pas la plage de Rio au Brésil, c'est la ville au bord du lac Titicaca, côté bolivien.

23-25/11 Sucre




Nous arrivons à Sucre en fin de journée après 4h de bus et commençons notre visite par une petite bière sur une terrasse panoramique.

Vue panoramique sur la ville de Sucre

Nous logeons à l'hostel Cruz de Popayan pour 100$Bs/11,60euros la chambre double, salle de bain commune, petit-déj dans le patio compris. L'auberge est très agréable et pour une fois il y a de l'eau chaude dans les douches ! On regarde un petit film dans notre chambre tous les quatre et on passe une bonne nuit.

Nous ne restons que le lendemain à Sucre puisque le soir nous devons prendre un bus de nuit pour retourner à La Paz. Nous passons donc la journée à nous balader dans les rues de la ville, on déjeune en terrasse, on fait les boutiques d'artisanat et les marchés... Sucre devient la ville préférée de Coralie tandis que Potosi reste la plus jolie pour Chloé, Émilie et Manu.




Noël se prépare, mais ici ce sera en short et tongs !


Boutique de laine


Marchande d’œufs pas contente qu'on la prenne en photo


Sur le marché






Ciel orageux sur la place centrale

Nous récupérons nos sacs à l'auberge et allons à la gare routière. Dans le taxi, Coralie se rappelle qu'elle a laissé son portable en charge à l'hôtel. Aïe, nous allons rater notre bus de nuit. Alors, on dépose Chloé et Manu à la gare routière pour qu'ils négocient un délai d'attente ou bien qu'ils trouvent un autre bus pour La Paz. Pendant ce temps, Émilie et Coralie font un aller-retour en taxi à l'auberge. Heureusement, le téléphone est toujours là mais notre bus n'a pas voulu nous attendre et nous devons prendre un autre bus un peu plus tard.

21-23/11 Potosi et les mines d'argent



Nous arrivons à Potosi en fin d'après-midi. Nous trouvons un hôtel repéré dans le Guide du Routard, Hotel La Casona, où nous logeons dans une chambre double pour 100$Bs/11,60euros la nuit, petit-déj inclus, salle de bain commune. L'hôtel est sympa avec son patio pour salle commune mais difficile d'avoir de l'eau chaude dans la douche, comme partout en Bolivie.
Nous réservons la visite des mines de demain et partons dîner. On ne sait pas trop quoi penser de cette visite des mines. Est-ce du voyeurisme que de payer un tour touristique pour voir des mineurs travailler dans des conditions atroces ? Est-ce de la curiosité ou juste qu'on s'y intéresse ? Allons-nous supporter de passer deux heures dans des galeries sombres, humides et poussiéreuses, avec des émanations de gaz toxiques ? Tant de questions. Le mieux est d'aller voir par nous même.

Le lendemain, nous commençons l'excursion par un passage au marché des mineurs afin de leur acheter quelques cadeaux comme des feuilles de coca, du jus de fruit et des bâtons de dynamite. C'est à peu près tout ce qu'ils consomment dans la journée sans compter l'alcool pure (96°) qu'on a décidé de ne pas leur acheter. Pour les bâtons de dynamite, c'est la seule ville en Bolivie où ils sont accessibles sur un marché, ailleurs c'est interdit, et c'est leur outil de travail.


Alcool à 96°, ça décrasse !


Un bâton de dynamite et sa mèche


Ça y est, nous sommes fin prêts pour les mines

La seconde étape du tour est une visite de la raffinerie qui traite la récolte des mineurs. On y apprend que les trois minéraux sont l'argent, l'étain et le plomb qui sont extraits ensemble puis exportés à l'étranger pour être séparés. Notre guide Wilson est un ancien mineur et ses explications sont très intéressantes.


Pierres extraites des mines, un mélange d'argent, d'étain et de plomb


Système pour extraire les minéraux, avec de l'eau et des produits chimiques


Les mines de Potosi

Nous entrons enfin dans les mines. Les couloirs sont sombres mais pas trop étroits. Nous progressons d'abord dans de la boue avec nos lampes frontales. Puis nous devons mettre nos masques car l'air s'assèche et nous risquons de respirer des poussières toxiques. Nous ne devons pas toucher les murs car ils contiennent des substances nocives comme le soufre, l'arsenic ou l'amiante. Il ne fait ni trop chaud ni trop froid. Jusqu'ici tout va bien.


Substances dangereuses mais c'est joli

Nous croisons nos premiers mineurs au bord des rails, remplissant inlassablement d'énormes sacs de pierres pour les monter dans une autre galerie. Ils doivent souvent casser de gros blocs à la masse pour qu'ils rentrent dans les sacs. Ils travaillent sans masque, dans le noir et soulèvent toute la journée des charges très lourdes. C'est vraiment impressionnant. Un peu plus loin, d'autres mineurs récupèrent des pierres d'une autre galerie et les chargent dans un charriot.





Nous sommes samedi ce qui veut dire que peu de mineurs travaillent aujourd'hui, car ils ont souvent trop bu la veille pour fêter la fin de la semaine. Notre guide nous informe donc qu'il faut qu'on change de mine pour pouvoir voir plus de mineurs. Nous devons donc passer d'une mine à l'autre en empruntant des galeries super étroites, où il fait chaud et l'air y est suffoquant. C'est là que ça se complique un peu car en plus il faut grimper et s'accroupir. Déconseillé aux claustrophobes. Nous arrivons enfin dans la deuxième mine. Nous pouvons nous redresser, respirer normalement et retrouver nos esprits après ce passage vraiment difficile.
Nous continuons notre progression en suivant les rails. Nous devons régulièrement nous plaquer à la paroi de la galerie pour laisser passer les mineurs poussant des wagons remplis de deux tonnes pierres.
Nous faisons une halte auprès du démon des mines, el Tio, que les mineurs implorent pour leur protection et leur réussite. Wilson nous explique l'importance de ce dieu et de la Pachamama (mère de la terre) et ce que signifient les différentes offrandes qui leur sont faites. En effet, sur cette statue on retrouve une grande quantité de feuilles de coca, des cigarettes (il est d'ailleurs de coutume d'en mettre une allumée dans la bouche du Tio) et de l'alcool. On apprend aussi qu'au mois de juin, les mineurs font des sacrifices de lamas pour la Pachamama. Le sang des bêtes est aspergé sur les murs à l'entrée des mines puis la viande est partagée entre tous.


El Tio et ses offrandes

Nous sortons choqués et exténués mais nous pouvons enfin répondre à toutes nos questions. Nous ne regrettons pas une seconde d'avoir vécu cette expérience. Nous pensons maintenant que ce n'est pas du voyeurisme mais qu'il est important de prendre conscience de manière aussi concrète des conditions atroces dans lesquelles les mineurs travaillent encore de nos jours.

Nos esprits retrouvés, nous nous baladons dans les rues de Potosi. L'architecture coloniale avec les jolis balcons en bois nous nous séduit. En fin d'après-midi, nous allons nous baigner à l'Ojo del Inca, une piscine de source chaude naturelle au milieu de collines colorées. Seules Coralie et Émilie font trempette dans cette eau à 35°C plutôt agréable.


Dans "l'œil de l'inca"


Dans les rues de Potosi






Une belle église en pierre

Le lendemain matin, nous prenons le bus pour Sucre.