Le 26/03 matin nous nous rendons à la gare routière de Dien Bien Phu pour prendre notre bus pour Luang Namtha, au Laos, à 324 km.
Mais à partir de là, rien ne se passe comme prévu. D'abord on nous dit qu'aujourd'hui il n'y a pas de bus pour Luang Namtha, or la veille on nous a vendu un ticket pour un bus direct de 12h (12h pour faire 324 km, c'est déjà pas mal). On se retrouve alors dans un minibus chargé à bloc de cartons, de sacs de riz, de gros tuyaux en plastique et de tout un tas d'autres choses. Le chauffeur nous affirme qu'il n'y a pas de problème, qu'il nous emmène à Muang Khua à 106 km, la première ville après la frontière puis que nous changerons pour prendre un bus vers Luang Namtha. On se dit ok, on va être traités comme deux vulgaires sacs de riz pendant 5h jusqu'à Muang Khua mais c'est pas grave, on y va.
Le passage de la frontière se passe plutôt bien. On doit changer nos Dongs vietnamiens (VND) contre des Kips laotiens (LAK) et garder 60 dollars pour payer nos visas. On n'y comprend plus rien avec toutes ces monnaies, le douanier nous dit qu'on ne pourra pas changer nos Dongs plus tard alors on calcule, on cogite et finalement on accepte le change, 28.000 VND pour 10.000 LAK (au lieu de 26.000 aux cours actuels)
Six heures et un changement de roue pour crevaison plus tard, nous arrivons à la gare routière de Muang Khua. Il est déjà 14h. Notre chauffeur nous indique le bus pour Luang Namtha, il nous paye le billet comme convenu au départ et nous voilà repartis dans un bus laotien tout pourri sur une route toute pourrie.
A 16h30, le bus s'arrête dans la gare routière de Oudom Xai et terminus, tout le monde descend ! On se renseigne au guichet et c'est trop tard, il n'y a plus de bus pour Luang Namtha, seulement "tomorrow, tomorrow". Les boules ! On doit donc passer la nuit ici !
Le chauffeur nous paye le billet de transport pour demain, parce que quand même, faut pas exagérer et nous partons à la recherche d'une guesthouse, complètement exaspérés par le Laod... On craque et on se demande même si on ne va pas aller directement à Bangkok !
Nous logeons en face de la gare, dans la Oudomsai Guesthouse pour 60 000 kips/7,50$, très bien pour le prix. On apprend par un couple de français qu'Oudom Xai est la ville la plus moche du Laos et sans aucun intérêt ! Mais ils ont adoré le Laos alors ça commence à nous remotiver.
27/03 : Arrivée à Luang Namtha
Nous faisons 4h de bus et 15 min de tuk-tuk et nous arrivons à Luang Namtha. Nous filons de suite se renseigner à la Zuela Guesthouse dont tout le monde parle dans les forums. On y loge pour 70 000kips/8,70$ dans une superbe chambre en bois et briques, très joliment décorée et propre avec une grande salle de bain. Le moral remonte !
Le soir, en cherchant un trek à faire dans les multiples agences de la rue principale, nous rencontrons deux couples de français, Franck et Géraldine, Élodie et Dimitri. Nous sympathisons très vite et finalement on book 1 jour de trek dans la jungle, une nuit dans la jungle et 1 jour de kayaking avec d'autres touristes. On dine tous ensemble au marché de nuit.
28/03 - 29/03 : trek dans la jungle - kayaking
8h, un tuk-tuk vient nous chercher pour nous emmener au marché afin que les guides achètent tout ce dont on aura besoin pour les 2 jours à venir. Ce marché est impressionnant, on y trouve vraiment de tout. Âmes sensibles, s'abstenir !
Vendeuse de piments et de... rongeurs !
Pieds de buffle
Sang en gelée
Poulet bientôt prêt pour la casserole
Une petite heure de tuk-tuk et le trek commence, par une traversée de rivière ! Certains y vont à pied, pantalon remonté, et nous on préfère attendre la barque.
Il fait très chaud et le chemin grimpe fort pendant presque 2 heures mais la jungle est bien jolie et bien dense.
La pente s'adoucit un peu et on continue à marcher pendant encore un bon moment avant la pause déjeuner. Nous sommes un bon groupe, 11 personnes de nationalités différentes, des Argentins Teresa et Gonzá, des Italiens Vanessa, Luca et Robi, des Israéliens Sharar et Omar et des Français Élodie, Dimitri, Manoush et Minoush, accompagnées de quatre guides laotiens !
Riz gluant, légumes et viande, sur une table en feuilles de bananier
On reprend la marche jusqu'à l'endroit prévu pour installer le campement. On pensait y trouver une super rivière pour se laver... ce sera un petit cours d'eau mais ça fait du bien de se rinçer après tout ces efforts.
Tout le monde s'active : montage de tente, dressage de table (toujours sur des feuilles de bananier), allumage du feu pour la cuisson du dîner, fabrication de cuillères en feuille pour la soupe et découpage de bambou pour les assiettes !
Notre lit pour la nuit avec un tapis de sol en feuilles de bananier
On fait cuire la soupe de champignons au feu de bois dans du bambou
Le porc grille tranquillement
Cuillères faites main
Bambou coupé en deux en guise d'assiette commune
Les petits verres de l'amitié, Lao whisky 50°
Après tous ces digestifs ingurgités, direction le dodo. Bercés par les bruits de la jungle nous passons une nuit très humide mais pas mauvaise. Nous nous réveillons vers 8h, les guides nous préparent un café dans une bambou cup et une soupe de nouilles. La tente démontée et les sacs à dos refaits, nous sommes prêts pour rejoindre le départ du kayak.
Encore 2h de marche avant le kayak pour s’échauffer et une nouvelle traversée de rivière. Cette fois Manu choisit la nage et il a bien fait car le passage en barque était chaotique.
French Camper Style !
Pas beaucoup de courant mais le paysage est agréable
Petite pause bière dans un village au bord de la rivière
On rentre fatigués et mouillés mais satisfaits de notre excursion.
30-31/03
Le jour suivant, ballade en scooter à travers les villages alentour, visite d'une petite grotte et partie de pétanque dans un bar karaoké.
Ce sont les filles qui conduisent parce que Dimitri n'est pas à l'aise en 2 roues et Manu commence à être bien malade. Elles finissent la journée toutes les deux et vont voir un temple perché sur une colline.
Apparemment, Bouddha aussi a été un Homo Sapiens !
Le soir, Manu est déjà couché et les filles commencent à être malades elles aussi. Le lendemain, après concertation, nous décidons de reporter notre départ pour Nong Khiaw au jour d'après, le voyage en bus étant impossible ! Nous soupçonnons une bactérie chopée dans la nourriture du trek, ce qui est confirmé par un texto des argentins et des italiens qui ont eux aussi les intestins en vrac !